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lundi 25 janvier 2010

SENEGAL - 2007 - VILLAGES ET MENGROVE 3

LA REGION DE FATIK

Le Sine-Saloum

Au rythme des marées, la mer pénètre la terre, eau douce et eau salée se mêlent pour former un immense marécage encombré de bancs de sable, de palétuviers vert-jaune, de centaines d'îles et d'îlots : le delta du Saloum. Quand les premiers navigateurs portugais s'y aventurèrent, ils furent attaqués et massacrés par des archers embarqués à bord de véritables pirogues de guerre, contenant chacune de cinquante à cent hommes. Leurs descendants : les Niominkas, proches des Sérères, ont définitivement rangé leurs flèches dans leurs carquois. Aujourd'hui, ils préfèrent offrir du vin de palme aux nouveaux venus, leur vendre des colliers de coquillages et de graines séchées. Dès Ndangane, premier village sur le delta, ils tiennent leurs pirogues à disposition pour leur faire découvrir le dédale des bras de mer et les mares miroitantes du pays de l'eau : le Sine-Saloum, au nord de la Gambie.
La culture de l'arachide demeure la grande richesse de la région. Mais ce sont les oiseaux qui assurent son renom. Flamants roses, sternes royales, calaos, marabouts, aigrettes, cigognes du Sénégal, avocettes, plus les oies, les canards, les bécasses, les sarcelles d'Europe et d'Asie qui y prennent leurs quartiers d'hiver : du confluent des fleuves Sine et Saloum jusqu'à l'estuaire, ils sont des milliers à emplir le ciel de leurs battements d'ailes, à troubler la paix du soir de leurs cris et de leurs piaillements. De toutes les tailles et de toutes les couleurs, ils offrent un ébouriffant spectacle que seule la nuit interrompt, entre les pélicans qui bombent la poitrine, les pluviers qui trottinent sur la vase, les hérons qui roulent de l'oeil, les aigles pêcheurs qui fondent sur leur proie comme des missiles.

Les villages de pêcheurs

La pointe de Sangomar sépare l'Atlantique du fleuve Saloum. Avec le village de Djifer, elle constitue une sorte de trait d'union entre terre et mer [photos]. On s'y baigne en eau douce et en eau salée. Et, comme dans toute la région, on y pêche beaucoup, en professionnel mais aussi en amateur. Barracudas, ombrines, tiofs, carpes rouges, tarpons, capitaines se jettent sur les leurres des pêcheurs les plus inexpérimentés, dans l'estuaire comme dans les bolongs, ces bras de mer qui s'insinuent entre les îles. L'expérience est à tenter absolument. Les captures de 5 à 10 kg sont monnaie courante. Piqués à l'hameçon, les poissons se révèlent bagarreurs en diable. Beaucoup d'émotions au rendez-vous !

Foundiougne

Avec ses bâtiments vieillots et ses larges rues plantées de manguiers. Sur la rive gauche du Saloum, il a le charme désuet du temps des colonies.

Missirah

Et son petit atelier de fabrication de pirogues. Adossé à la forêt, le village s'organise autour d'un adorable port cerné par les palétuviers. Les pêcheurs y vendent leurs poissons en les suspendant aux guidons de leurs bicyclettes.

Toubakouta

Réputé pour ses rencontres de lutte sénégalaise. On y trouve un artisanat plus soigné qu'ailleurs, notamment de beaux objets sculptés. A la rencontre de deux ethnies : les Sérères, des pêcheurs, et les Mandingues, des agriculteurs, [ethnies] il occupe une position stratégique sur la route qui relie Kaolack à Banjul.

Le parc national du Saloum

A 80 km à l'ouest de Kaolack, il s'étend de la pointe de Sangomar à la forêt de Fathala [carte Sénégal ouest] et à la frontière gambienne. Ses 73 000 ha font la part belle au milieu marin, avec, au rendez-vous, tous les oiseaux qui emplissent et enchantent le ciel du Sine-Saloum : plus de 200 espèces, qui y nichent en paix. Le parc assure la protection d'une faune naturelle de plus en plus menacée : chacals, chats sauvages d'Afrique, cobes des roseaux, mais aussi loutres, lamantins, tortues. Il protège aussi la mangrove, cette inextricable forêt de palétuviers qui recule devant l'extension des rizières.

L'île de Dionevar

Au sud de Ndangane, Dionevar offre un des premiers regards sur le delta du Saloum. Et une vision très complète de l'insularité à la mode sénégalaise. Cette île-là, il ne faut pas la manquer. C'est la plus peuplée de toutes, avec quelque 5000 habitants. Elle possède une énorme mosquée, des arbres à palabre, des maisons de plain-pied, parfois hautes en couleur et qui s'ouvrent sur une cour commune, Les coquillages y sont largement mis à contribution, dans l'architecture, la décoration, l'artisanat, la bijouterie; auparavant, on a dégusté leur chair, grillée ou séchée et servie avec du riz. Autour du village, rizières et champs d'arachide disputent le terrain aux Cocotiers, orangers et citronniers. Proche de l'embouchure du fleuve, Dionevar vit en quasi-autonomie. Comme toutes les îles du Sine-Saloum, elle constitue un monde à part, perdu entre terre et mer.




LA MENGROVE



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